Sous le couvert

Sous le couvert et sous la couverture, je n'entend rien,
ce n'est pas fini.
La lande se repend, 
les petites branches s'arrêtent au bord,
le passage passe à travers.
Peu de chant, peu d'air, peu de gravite.
La compression est plus forte le long du ruisseau, 
compensée par la fraicheur de l’humidité
et se scintillement aux ongles des pieds.
C'est reparti ! Nous n'avons jamais le temps, jamais le temps.
Nous verrons bien si elle sont bonnes même crues
pour faire face à la gestion de celui qui dort les yeux ouverts
sur le bord du drap. 
Allongé sur la berge, le murmure du courant 
enveloppe les plis, les rides de l'onde ondulante jusqu'au précipice.
Nous tombons, le peu de profondeur n'arrête pas la chute.
Nous tombons, la déclinaison emporte en bas de la vallée 
les mains incapables de saisir l'épaisseur de l'air
et le murmure du chèvrefeuille. 
Nous tombons sur les genoux, agenouillés sur les pierres tranchantes.
Le chemin s'arrête un peu plus haut, de la haut
l'ombre assombrie les couleurs, à la périphérie des collines
juste avant le grand trou tout au bout des éclats dispersés
le long de la route
pavée  des miettes des comètes.

Tant de gens

Tant de gens ne sont pas revenus
survivants d'ondes tombant des grands pylônes
censés éclairer les esprit et apprendre à peine.
Les hautes herbes protégeant nos abris de fortune,
protégeant nos bras et nos jambes se sont éparpillées,
emportant avec elles nos pas, nos traces, nos chemises.
Les cosmos et les gouttes de sang ferment l'espace lointain,
tachent les tissus des robes plissées, les yeux plissés
en vain d'apercevoir une quelconque solution aux profondeurs.
Porter des bols jusqu'aux tiroirs, les soucoupes aux étagères,
ne pas penser qu'entre les murs et au delà des murs
les sons rebondissent sur les graminées fauchées.
Il n'y a pas entre les brins suffisamment de grains
pour construire une meule de pierre afin de convertir
les rails en crémaillère, les straps en  genouillères.
J'appelle pour savoir si tout le monde est bien arrivé,
la porte refermée. Les draps sont détendus et rangés, séchés,
ils resserviront aux jambes des étendus, le visage recouvert
sans savoir, ni voir, ni sentir, ni ressentir
les délicates caresses du vent, de l'eau, du feu des brindilles desséchées.

Pas grand chose

Pas grand chose.
Des lignes, des points, une barre et des copeaux.
Les écarts sont inconséquents, en conséquence 
le temps est réduit au minimum.
A peine une seconde. 
Les heures font moins d'une heure.
Une vie pour pas grand chose, à suivre le groupe,
au rythme des jours plus courts, surtout le soir
quand tombe l'obscurité, à peine éclairée par la lampe frontale
du veilleur perché sur la pointe du rocher surplombant
la vallée envahie par la nuit.
Le sommeil se réduit aux pulsations du cœur
et aux apnées régulières.
Les ogres sont si proches, l'éveil est nécessaire depuis notre arrivée
dans cette terre inondée si souvent de pluies diluviennes.
La fatigue est immense pour celui qui veille devant le trou noir
d'où ne s'échappe que les cris et les gémissements sifflés entre les dents
si pointues, si compactes, si tranchantes
que leur seule vue fait trembler la main du guerrier
où se tend une lame de métal forgée, il y a si longtemps
que depuis les premiers temps l'oubli de la forge
a permis aux survivants d'économiser les arts et la manière
et survivre de pierres, de bois, d'os, d'eau.

D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues Tombés au milieu de la forêt D'énorme quartiers de roches nues Tombés au milieu de la prairie De ...