L'infini

L'infini des pattes de loup.
Encore une histoire de peau sous la peau,
une histoire de première goutte de sang
de boyaux tordus.
L'infini des pattes de mouche.
Encore une histoire de mots sur des mots,
une histoire de trace de crayon asséché
de réservoir fondu.
L'infini des pattes de crabes,
encore une histoire de tasse dans des tasses,
une histoire de tablier mis à l'envers
de collecteur perdu.
Il en reste si peu de ces bombes
qui atteignent le sol
et tant de ces mines enfouies 
au creux des aisselles, au creux des assiettes creuses
au creux des taupinières.
Il en reste tant de ces filtres
qui emplissent le vide
et si peu de ces entonnoirs
au cou des hallucinations, au cou serti d'or cousu 
au cou des girafes.

 


C'était un bon jour

C'était un bon jour
Je me suis assis sur une pierre
Sur une pierre avec de la mousse et du lichen.
C'était un bon jour
Je me suis assis sur une pierre
Sur une pierre recouverte de lierres et de fougères.
C'était un bon jour
Je me suis assis sur une pierre
Sur une pierre envahie de fourmis et de cloportes.
Mon âme s'est évaporée 
au-delà du rideau de fumée
un long serpent grimpant vers l'averse sous la pluie
au-delà de l'écran de fumée
une souple liane aux stolons collants vers l'arbre sous la canopée.
Il y a surement d'autres photographies, des retours en arrière, des stop and go,
de la neige artificielle pour cacher la pierre 
et ensevelir les petits scolopendres  sur la pente.
Il y a surement d'autres gravures gravées sur le rocher surplombant la rivière
où viennent s' abreuvoir la gazelle et le léopard.
Il y a surement quelque-part une trace écrite de cette digestion incontrôlée,
immense trou béant,
l'eau avait alors forgé ce précipice,
puits sans fond,
au fond une ampoule artificielle attire
les insectes volants
les mammifères volants,
les oiseaux volants,
les poissons volants,
les reptiles volants.

D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues Tombés au milieu de la forêt D'énorme quartiers de roches nues Tombés au milieu de la prairie De ...