Les murs

Les murs mettent du temps a se réchauffer, à l'intérieur
des coquilles, rien de nouveau, les bruits obsessionnels
se sont tus, les bruits omniprésents se sont éteints 
De chez les voisins on ne voit rien, on n'entend rien. 
Trop tôt sans doute pour en tirer des conclusions 
sur la palissade.
Point de salut, au-delà de la palissade.
L'histoire commence, enfin, par des mots échangés
au-dessus de la palissade, quand, par une belle matinée
de rayons et de poussières, chacun de son côté
a tenté d'apercevoir les doigts des mains,
les ongles des doigts, les bras sous le tissus,
les veines sous le cuir.
Le début d'une histoire de mots échangés, pauvre vocabulaire
des gestes agités maladroits quand ni l'un ni l'autre
écoute l'autre pour communiquer sur le partage des taches
indélébiles étalées maladroitement.
Je suis obsédé par ce rêve déclinant le contact établi,
les distances abolies, la douceur des contacts,
ces mains touchant la chaleur du sang
répondu sur le linceul enveloppant la mémoire oubliée.
L'histoire n'est pas terminée, le réveil est douloureux.
Si tôt le matin, si loin de la nuit, je ne ferai pas demi-tour
pour aller chercher dans la nuit les restes hypothétiques
d'une rencontre. Par contre, je ferai bien demi-tour
pour aller chercher sous le sommier la poussière accumulée
des semelles, sans elle, les retours sont impossibles.
Elle a cette odeur diffuse des détails oubliés,
cette légèreté incolore transportant par transparence
ce qui n'est déjà plus.

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