Nous marchions

Nous marchions
Le vent se fit de plus en plus fort
L'air se fit de plus en plus lourd
Le caillou se fit de plus en plus pointu
Nous marchions
Le respiration se fit de plus en plus courte
La pluie se fit de plus en plus drue
Le froid se fit de plus en plus mordant
Longue vallée haut sommet
Grosse bête voûte étoilée
Nous marchions éveillés
Bruit nul ciel allongé
Ombre couchée puits retourné
Nous marchions endormis
Pied au bord jambe sur le coté
Tête à l'envers langue pendue


Nous marchâmes

Nous marchâmes
Nous marchâmes longtemps
Longtemps entre les bois les haies les bosquets
Nous marchâmes
Nous marchâmes longtemps
Longtemps entre les murs les trottoirs les tranchées
Nous marchâmes
Nous marchâmes longtemps
Longtemps entre les armoires les tiroirs les tabourets
Pas de bruit de trace de son
Entre la lune les étoiles la galaxie
Pas de hibou de hérisson de haricot
Pas de poussière de moisissure d’imperfection
Entre l'astéroïde les comètes les météorites
Pas de héron de hanneton d'hellébore
Pas de larme de pleur de gémissement
Entre les nébuleuses les constellations les trous noirs 
Pas d'hirondelle d'hippopotame d’hortensia
Nous marchâmes
Nous marchâmes longtemps

Je me surprends

Je me surprends à toujours être la
J'entends de l'eau des gouttes d'eau
Dans ma main une pierre lisse
Dans ma main un bâton rond 
Dans ma main une épine piquante
Dans ma main une mousse moussue
Je me surprends à ne plus être la
J'entends des mots rabâchage de mots
Donne moi un os à ronger
Donne moi une peau à écorcher
Donne moi des membres à écarteler
Donne moi des boyaux à étriper
Je me surprends à  être encore la
J'entends des coups martèlement de coups
Au point de  départ dos à dos
Au point de départ pied à pied
Au point de  départ œil pour œil
Au point de départ dent pour dent


Approchez-vous

Approchez-vous dans la nuit tranquille
A travers des couloirs si étroits
Aux pieds de chaque statues
A l'entrée d'un lieu trop sombre
Approchez-vous dans la nuit tranquille
Sur le gravier sablonneux du rivage
Sous la voûte étoilée des marbres blancs
Au dedans des décorations de plâtres
Approchez-vous dans la nuit tranquille
A travers des jardins tailles dans la pierre
A l’extrémité des marches menant aux bassins
Vers les ombres des haies de charmes et de peupliers 

Il faut mieux

Il faut mieux prendre maintenant
La première semaine nous dormîmes d'un sommeil de plomb
Les maux de tête sont permanents
Il faut mieux prendre maintenant
La deuxième semaine nous courûmes ventre à terre
Les maux de dents sont sous-jacents
Il faut mieux prendre maintenant
La troisième semaine nous tombâmes des nues
Les maux de ventre sont lancinants
Il faut mieux prendre maintenant 


 

D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues Tombés au milieu de la forêt D'énorme quartiers de roches nues Tombés au milieu de la prairie De ...