D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues
Tombés au milieu de la forêt
D'énorme quartiers de roches nues
Tombés au milieu de la prairie
De grands troncs d'arbres écorcés
Aussi hauts que le chaos entassé
De grands troncs d'arbres écorcés
Aussi hauts que le chaos éboulé
L'ombre donne la fraîcheur adéquate
Prés de l'endroit où la chaleur écrasante
Prés de l'endroit où la chaleur étouffante
Rend impossible la halte
Sous les quartiers de roches nues
Tombé au milieu de la forêt
Tombé au milieu de la prairie
Enseveli sous le chaos entassé
Enseveli sous le chaos éboulé


Viendra

Viendra la poussière sur le banc
Viendra la cendre sur le front
Viendra le limon sur le trottoir
Viendra alors que tout semble perdu
Le profilé d'acier oxydé
L'os occipital fêlé
Le pavé marbré de granit
Alors retombera la poussière
Alors s'envolera la cendre
Alors s'effacera le limon
S'effaceront les traces des chenilles
Les traces des pattes
Les traces des griffes
Reviendront les longues processions de milles-pattes
Reviendront les longs défilés d’impalas
Reviendront les longs cortèges d'orangs-outangs




Il fait meilleur

Il fait meilleur
L'oiseau est revenu
Les moineaux ne quittent plus leurs brindilles
Le reptile est revenu
Les lézards ne quittent plus leurs éboulis
Le batracien est revenu
Les crapauds ne quittent plus leurs boues
Il fait meilleur
Viens les chants en haut dans les ramures
Il fait meilleur
Viens les couinements du fond des pierriers
Il fait meilleur
Viens les grognements en dessous des fossés
Il  fait meilleur
Les moineaux les lézards les crapauds
Les brindilles les éboulis les boues
Les chants les couinements les grognements
Les ramures les pierriers les fossés


Les cailloux

Les cailloux se font la guerre
Les cailloux projettent leurs scories sur les cailloux
Un grand bison vient à passer
Les cailloux propulsent leurs éclats sur les cailloux
Une grande girafe vient à passer
Les cailloux explosent leurs débris sur les cailloux
Un grand crocodile vient  à passer
Les cailloux se font la guerre
Vient à passer tranquillement au détour du chemin
Du chemin en poussière
Vient à passer lentement le long du chemin
Du chemin de poussière
Vient à passer paisiblement à travers la poussiére
La poussière du chemin


A l'abri du pin

A l'abri du pin
Caché par les branches
Semblable à la mésange mélodieuse
Semblable au choucas croassant
Caché par les racines
Semblable au hérisson piquant
Semblable à la musaraigne maligne
Caché par les rameaux
Semblable a l'orvet fuyant
Semblable au lézard énergique
L'âme s'enfuit par la chair ouverte
En toute hâte
En toute hâte
A l'abri du pin
Caché par le feuillage aux odeurs de thym et de laurier
Semblable à l'oiseau merveilleux
Que les dieux appellent Sumischy
Que les hommes appellent Quantikati


Je n'ai plus

Je n'ai plus de jambes
J'ai encore mon nez
Dans le nez un reniflement
Je n'ai plus de bras
J'ai encore mes dents
Entre les dents un grincement
Je n'ai plus de ventre
J'ai encore ma langue
Sous la langue un claquement
Je n'ai plus de dos
J'ai encore mon gosier
Au fond du gosier un raclement
Je n'ai plus de cou
J'ai encore mon crane
A l'intérieur du crane un martèlement

Recouvrons nous

Recouvrons nous de notre manteau de morve
Le souffle court souffle
La respiration hachée respire
Recouvrons nous de notre manteau de sang
Le cœur épuisé écœuré
La veine tranchée vaine
Recouvrons nous de notre manteau d'excrément
La tripaille tordu étripée
Les viscères  bouchées éviscérées
Couvrons nous de vœux aux dieux
Couvrons nous de prières aux déesses
Couvrons nous de louanges aux anges
Couvrons nous de gloire aux héros




D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues Tombés au milieu de la forêt D'énorme quartiers de roches nues Tombés au milieu de la prairie De ...