Le champ de bataille

Le champ de bataille, bataille.
Je viens te chercher après la bataille.
Que se passe t'il.
Des boues, des vases, des cloaques.
Le reflet des sangs sur les cuisses
Le reflet des sangs sur les paupières.
Que se passe t'il.
Le champ de bataille,
terres labourées, rangs de navets, flaques irisées.
De l'eau jusqu'aux genoux, du froid jusqu'aux mollets, 
des crissements de bêtes.
D'où nous sommes de l'eau, du froid, 
des cris de bêtes mordant nos genoux, orteils gelés, froid mordant.
Que se passe t'il.
Des bruines, des brouillards, des crachins.
La trace des éclats sur les ventres
La trace des éclats sur les fronts.
Le champ de bataille,
terres brulées, rang d'haricots, flaques nacrées.
Des grêlons jusqu'aux cous, des flocons par dessus les cheveux,
des chants d'animaux.
D'où nous sommes des collines, des forêts,
des chants d'animaux montants des terriers, mains glacées, brulures.


Il faut attendre

Il faut attendre encore un peu
Attendre des nouvelles, meubles sans pieds,
pichets sans anses, ne rien avaler de travers.
Attendre la fin du délai.
La destruction des poussières, bloque.
Bloquer, la cavité creuse.
Creuser, les liquides lymphatiques
éteints malgré le coma continu de cette nuit interminable, dormir mort.
Parcourir l'actualité, casseroles sans manche, 
chaussures sans lacets, se servir dans le plat.
L'anéantissement du reste des résidus, bloque.
Bloquer, la bombe engorgée.
Percer, les matières granuleuses
détruites dés le degré zéro de l'échelle
en bas de l'échelle, grimper échelon.
Regarder sa route, chemises sans bouton,
lits sans drap, effacer des torchons les taches.
L’éclatement des miettes éparpillées, bloque.
Bloquer, la mie tranchée,
casser, les croutes terrestres
effacées de la surface des choses
de ces choses si personnelles, ratisser touche.

D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues Tombés au milieu de la forêt D'énorme quartiers de roches nues Tombés au milieu de la prairie De ...