Je me surprends

Je me surprends, parfois, à ne pas être là, 
à cacher derrière mes mains
une pierre lisse et douce ou à serrer dans ma main 
un bâton rond et long. 
Quelque fois je reviens au point de départ 
et je repars avec mes mains dans le dos 
pour ne pas sentir les épines piquantes, 
les graines égrainées, les mousses moussues.




J'ai pris les devants pour commencer plus vite 
et finir plus tard, quand la cloche sonnera. 
Je serais prêt devant la porte à attendre 
jusqu'au bon moment. 
Il est là, tout prés, il me touche à peine, 
sans peine je rentre.




Cette nuit j'ai entendu le bruit dans l'air
entre la fenêtre et au loin. Puis plus rien,
que l’œil vers l'infini, les étoiles, la lumière.
Le respiration se pose sur la lumière entre ici
et plus loin.





Nous avons marché longtemps
les murs, les pierres,
entre les troncs, dans la forêt.
Il y a peu de bruit, les oiseaux
ne chantent pas, dans le chemin boueux
la trace d’un hérisson. Les ronces
accrochent toujours leurs piquants à la peau.






Je me suis endormi, mes pieds le long du bord
et mes jambes le long du bord long.
J’ai bien dormi après quelques heure, après quelques
heures éveillé pensant à mes plaies, décroissant les pieds
et défaisant mes pensées. Je me suis rendormi les jambes
sur le coté, le ventre posé sur le plat, la tête en haut.
Les bêtes viennent de passer avec leurs dents,
leur langue, leur souffle.





Je viens de sortir dehors,
les bruits sont nuls
Nul part les allongés ont bougés
vers le ciel et vers les arbres, vers
ceux couchés, enfermés.
Ils sont passés et après le puits
s’est retourné.





J’entends de l’eau et
des gouttes d’eau.
J’entends la répétition
des mots et de la pluie.
Le goutte à goutte
des mots et des gouttes d’eau.
incessant n'a pas cessé de la nuit
ni même le jour qui a suivi.


Le long du fleuve des propositions sont passées
et arrivées à leur fin  pour ne pas manquer le peu
de place qu'il reste entre les deux pierres
du bord de la berge au bord de l'eau
quand le courant se fait plus puissant malgré
le désir et l'abstinence




Ce ne fus pas aussi long que je l'aurais voulu
car après être arrivé derrière la haie avec mes pieds
j'ai repoussé un petit tas de feuilles mortes d'où
quelques insectes s’échappèrent, points minuscules
et troublants, au parcours incertain, peut-être, peut-être
mes pieds posés les ont laissés s'échapper, troublant un temps, le temps d'avaler entre mes dents l'air remué un instant.

D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues Tombés au milieu de la forêt D'énorme quartiers de roches nues Tombés au milieu de la prairie De ...