Un petit vent frais

Un petit vent frais, quelques lumières allumées,
un sac plein, des chaussures à crampons.
Les trois premiers mois, haut le cœur.
Les jours suivants, nausée.
Les dernières heures, aigreur.
Puis rien.
L'eau a fini de couler du robinet.
Ce n'est pas un bruit d'eau, plutôt de tuyau.
Le sang a cessé de tacher le tissus.
Ce n'est pas une couleur de sang, plutôt de boyau.
Le pus a arrêté de suinter de la plaie.
Ce n'est pas une odeur de pus, plutôt de fléau.
Le corps n'a pas été  aussitôt emmené,
il est resté quelques heures à gigoter.
Les doigts, les mains, les bras, les orteils, les pieds, les jambes.
Sortis de la conserve, étalé, refroidi, frigorifié,
il s'est dissout par petit bout, juste mâchouillé,
aspiré par un bout, recraché par l'autre bout.
Cela fait drôle à  tout le monde, cette chose passée
à travers le tube, les os durs, les tendons tendus entre
les vaisseaux entortillés autour, très fier du résultat
si différent du résultat prévisionnel élaboré
le temps d'avant, avant.

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