Où Où

Où où vas tu dans ce vallon envahi de fougères
Que que fais tu dans cette ruelle envahie de poussières
Où où t’arrêteras tu dans ce vallon noyé sous la brume
Que que transportes tu dans cette ruelle noyé sous le bitume
Jusqu'où jusqu'où les traces du hérisson mèneront elles
Jusqu'où jusqu'où les gouttières sur le trottoir déborderont elles
Il pleut enfin
Il gèle enfin
Il vente enfin
Enfin enfin le sommeil profond brusquement inondé
Enfin enfin l'éternité rêvée lentement congelée
Enfin enfin le paradis enchanté innocemment envolé 




J'entends

J'entends un son effrayant
Une paire de draps à laver et à essorer
Sans possibilité de se laver au robinet
Par la canalisation j'entends un son effrayant
Une paire de draps à étendre et à sécher
Sans possibilité de s'étendre sur le parquet
Sous les combles j'entends un son effrayant
Une paire de draps à repasser et à ranger
Sans possibilité de passer à travers la cloison
Derrière la porte j'entends un son effrayant
A travers les eaux dormantes a demi-conscient j'entends un son effrayant
A travers les eaux dormantes mon sommeil s’évanouit au son d'un son effrayant
A travers les eaux dormantes je me réveille éveillé au son d'un son effrayant

 


D'énormes

D'énormes quartiers de roches nues
Tombés au milieu de la forêt
D'énorme quartiers de roches nues
Tombés au milieu de la prairie
De grands troncs d'arbres écorcés
Aussi hauts que le chaos entassé
De grands troncs d'arbres écorcés
Aussi hauts que le chaos éboulé
L'ombre donne la fraîcheur adéquate
Prés de l'endroit où la chaleur écrasante
Prés de l'endroit où la chaleur étouffante
Rend impossible la halte
Sous les quartiers de roches nues
Tombé au milieu de la forêt
Tombé au milieu de la prairie
Enseveli sous le chaos entassé
Enseveli sous le chaos éboulé


Viendra

Viendra la poussière sur le banc
Viendra la cendre sur le front
Viendra le limon sur le trottoir
Viendra alors que tout semble perdu
Le profilé d'acier oxydé
L'os occipital fêlé
Le pavé marbré de granit
Alors retombera la poussière
Alors s'envolera la cendre
Alors s'effacera le limon
S'effaceront les traces des chenilles
Les traces des pattes
Les traces des griffes
Reviendront les longues processions de milles-pattes
Reviendront les longs défilés d’impalas
Reviendront les longs cortèges d'orangs-outangs




Il fait meilleur

Il fait meilleur
L'oiseau est revenu
Les moineaux ne quittent plus leurs brindilles
Le reptile est revenu
Les lézards ne quittent plus leurs éboulis
Le batracien est revenu
Les crapauds ne quittent plus leurs boues
Il fait meilleur
Viens les chants en haut dans les ramures
Il fait meilleur
Viens les couinements du fond des pierriers
Il fait meilleur
Viens les grognements en dessous des fossés
Il  fait meilleur
Les moineaux les lézards les crapauds
Les brindilles les éboulis les boues
Les chants les couinements les grognements
Les ramures les pierriers les fossés


Les cailloux

Les cailloux se font la guerre
Les cailloux projettent leurs scories sur les cailloux
Un grand bison vient à passer
Les cailloux propulsent leurs éclats sur les cailloux
Une grande girafe vient à passer
Les cailloux explosent leurs débris sur les cailloux
Un grand crocodile vient  à passer
Les cailloux se font la guerre
Vient à passer tranquillement au détour du chemin
Du chemin en poussière
Vient à passer lentement le long du chemin
Du chemin de poussière
Vient à passer paisiblement à travers la poussiére
La poussière du chemin


A l'abri du pin

A l'abri du pin
Caché par les branches
Semblable à la mésange mélodieuse
Semblable au choucas croassant
Caché par les racines
Semblable au hérisson piquant
Semblable à la musaraigne maligne
Caché par les rameaux
Semblable a l'orvet fuyant
Semblable au lézard énergique
L'âme s'enfuit par la chair ouverte
En toute hâte
En toute hâte
A l'abri du pin
Caché par le feuillage aux odeurs de thym et de laurier
Semblable à l'oiseau merveilleux
Que les dieux appellent Sumischy
Que les hommes appellent Quantikati


Où Où

Où où vas tu dans ce vallon envahi de fougères Que que fais tu dans cette ruelle envahie de poussières Où où t’arrêteras tu dans ce vallon n...