Un petit vent frais
un sac plein, des chaussures à crampons.
Les trois premiers mois, haut le cœur.
Les jours suivants, nausée.
Les dernières heures, aigreur.
Puis rien.
L'eau a fini de couler du robinet.
Ce n'est pas un bruit d'eau, plutôt de tuyau.
Le sang a cessé de tacher le tissus.
Ce n'est pas une couleur de sang, plutôt de boyau.
Le pus a arrêté de suinter de la plaie.
Ce n'est pas une odeur de pus, plutôt de fléau.
Le corps n'a pas été aussitôt emmené,
il est resté quelques heures à gigoter.
Les doigts, les mains, les bras, les orteils, les pieds, les jambes.
Sortis de la conserve, étalé, refroidi, frigorifié,
il s'est dissout par petit bout, juste mâchouillé,
aspiré par un bout, recraché par l'autre bout.
Cela fait drôle à tout le monde, cette chose passée
à travers le tube, les os durs, les tendons tendus entre
les vaisseaux entortillés autour, très fier du résultat
si différent du résultat prévisionnel élaboré
le temps d'avant, avant.
Je l'ai senti
Je l'ai senti ce matin.
Sera t'il à l'heure ?
Ce matin, il est la, sans la fatigue et l'ennui.
Enorme.
Le temps de ranger tout le monde,
partons.
Un poing au coté, un nerf dans la fesse,
partons.
Que peux-tu ce matin,
trouver derrière le drap,
avec ta jambe pendue, ton cou tendu ?
Que peut-il ce matin ?
Aller faire dehors,
un pied sur le seuil , l'oeil au soleil.
Que peut-il ce matin ?
Proposer un voyage
au delà de la dune diurne sous la clarté grise.
Nous sommes partis d'un bon pied,
les chaussures cirées, les chaussettes reprisées.
A droite la mer, à gauche l'océan,
devant la montagne sacrée
d'où nous nous projetterons
tel l'image du samouraï sur l'écran de bambous.
Nous projetterons des cris,
pareils à ceux des enfants perdus sur l'ombre des fantômes.
Nous projetterons une grande fête, faite de lampions et de musiques,
semblable à celle des souvenirs du monde perdu d'avant.
Avant d'avoir perdu le fil et les petits cailloux laissés sur le chemin.
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