Les pattes remplacent les pieds, les pieds ont abandonné la terre.
Tous attendent le temps long, les distances infinies la douleur du vide.
La lumière au plafond, les frais d'expédition,
n'entament pas l'optimisme général de l’expédition prête à passer du temps confiné
dans ce long vaisseau alimenté par les ondes invisibles de l’énergie cinétique.
Nous voilà réunis, les êtres sans souffle au centre,
les êtres sans esprit au centre,
les êtres sans conscience autour,
les êtres sans être en périphérie.
La rotation et l'apesanteur rendent compliqués les bavardages.
Dans ces langues aux salives postillonnées, chacun évite
les mots qui tachent, la transpiration collante,
pour que puisse se faire le grand saut dans l'univers au-delà.
Un jour viendra, la terre se fera à nouveau sentir entre les orteils,
les petites plantes pousseront sur les treillis dans ce jardin d'air et d'eau.
Sur le mur au fond du jardin s'alignent les urnes funéraires.
Quelque uns ont déjà oublié les noms gravés,
quand passent dans l'humidité du soir les corps évanescents.
Oublié les aventures épiques,
quand passent dans l'obscurité du crépuscule les âmes troublées.
Oublié les faits d'armes,
quand passent dans l'ombre de la nuit les esprits dérangés.
Je ne m'attend pas à te retrouver après tant de décomposition.
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